Miscelâneas
Architecture et Urbanisme pour le corps social collectif

Le collectif est un être en perpétuel mouvement, toujours agité, puisqu'il vit, expérimente, connaît et invente des choses entre les façades, de la même manière que l'individu le fait entre ses murs. L'espace de la favéla demande une participation des habitants.

Si l'architecte spatialise le temps, qu'il a une préoccupation pratique de ce dernier, le constructeur de la favéla temporalise l'exercice, car il construit petit à petit au cours du temps, et ne donne forme à l'espace que par des constructions à mesure qu'il intervient.

Il existe une différence entre projet et processus. Le processus est inhérent à l'expérience, alors que le projet est une anticipation qui fait un point sur les potentiels futurs.

La dynamique spatiale de la favéla est directement liée à l'autoconstruction et la participation de la communauté, il est donc difficile de distinguer le collectif de l'individuel, le public du privé. Dans la favéla, les espaces publics et privés sont liés. Les rues sont la continuité des maisons et les maisons s'ouvrent en rues, produisant des espaces connectés, et étant donnée l'étroitesse des rues, la proximité entre les habitants augmente, pour leur bien comme pour leur mal.

C'est pour ça que la pratique du mouvement (avec des parcours en zig zag), en relation avec le processus de construction, est caractéristique de la culture populaire informelle.

Il s'agit de trouver une articulation entre les pauvres et les érudits, entre le formel et l'informel, à travers:

- La conciliation des intérêts de l'homme vivant comme individu, avec ceux des hommes vivant collectivement
- Favoriser les rencontres intervenant dans la dynamique collective
- Intégrer le savoir populaire local
- Travailler la continuité entre espaces publics et privés.

Jorge Mario Jáuregui
Traduit par Caroline Moroni